Festival du film français | Chant d'hiver

Festival du film français | Chant d'hiver

Otar Iosseliani / 2015 / France, Géorgie / 117 min / VO-fr,ge / EN / CZ
Avec Rufus, Amiran Amiranachvili, Pierre Etaix, Mathias Jung, Mathieu Amalric

Lacarno 2015 Compétition officielle

Film choisi par Jakub Felcman, journaliste indépendant.

Certaines ressemblances sont troublantes. Ainsi celle de ce vicomte guillotiné, pipe au bec, pendant la terreur, d'un aumônier militaire au torse tatoué comme un truand et baptisant à la chaîne des militaires, pilleurs et violeurs, avec un clochard parisien réduit à l'état de planche par un rouleau compresseur et finalement d'un concierge lettré - mais aussi trafiquant d'armes - d'un gros immeuble. Presque tous les personnages du film se croisent dans cet immeuble, sauf bien sûr les sans-abri que les flics transbahutent d'un lieu à l'autre sans ménagement. Et pourtant au milieu de tout ce chaos, il y a des espaces de rêve, des histoires d'amour, de solides amitiés qui peut-être nous permettent d'espérer que demain sera mieux qu'aujourd'hui.

Jakub Felcman, journaliste

"J’ose proposer trois raisons d’aller voir le nouveau film du réalisateur Otar Iosseliani Chant d’hiver. La première en est son histoire. Chant d’hiver est une comédie satirique sur le fonctionnement de la société. La « prise de pouvoir » répétée, tel un « mouvement perpétuel » d’un côté face à l’anarchisme « joyeux », créatif et irrépressible de l’autre. Une sorte d’écho original et, somme toute, plutôt optimiste à la Fête en plein air de Václav Havel ou à La fête et les invités de Jan Němec. Le deuxième raison d’aller voir ce film est sa forme. A savoir, l’approche du réalisateur qui n’hésite pas à mélanger les procédés considérés comme « amateurs » et ceux que nous voyons comme « professionnels ». Un mélange de noble et de populaire, de raccourci cynique et de tragique, de réalisme et de stylisation, de sérieux et de burlesque. Et la troisième raison ? Dans son nouveau film, Otar Iosseliani ne quitte pas le style et la thématique qu’il exploite, toujours avec beaucoup de sérieux, depuis son arrivée en France."