Festival du film français | Floride
Philippe Le Guay / 2014 / France / 110 min / FR / EN, CZ
Avec Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain, Anamaria Marinca, Laurent Lucas, Clément Métayer
Locarno 2015, Piazza Grande
Film choisi par Jana Machalická, Lidové noviny.
A 80 ans, Claude Lherminier n’a rien perdu de sa prestance. Mais il lui arrive de plus en plus souvent d’avoir des oublis, des accès de confusion… Un état qu’il se refuse obstinément à admettre. Carole, sa fille aînée, mène un combat de tous les instants pour qu’il ne soit pas livré à lui-même. Sur un coup de tête, Claude décide de s’envoler pour la Floride. Qu’y a-t-il derrière ce voyage si soudain ?
Jana Machalická, Lidové noviny
"Le film Floride du réalisateur Philippe le Guay est l’adaptation d’une pièce de théâtre, Le père de Florian Zeller. Il traite d’un sujet qui devient de plus en plus fréquent dans l’œuvre dramatique : le vieillissement de la population en Europe. Les problèmes qui y sont rattachés font partie de notre quotidien et se reflètent dans le milieu du cinéma et du théâtre. Le héros de ce film, Claude, un octogénaire charmant, fondateur d’une grande papeterie vit aujourd’hui seul dans sa villa à Annecy. Il a une femme de ménage et voit régulièrement sa fille. Au début du film on le voit en pleine forme avec toutefois des petits trous de mémoire. Au fur et à mesure, nous assistons à la dégradation de ses capacités psychiques qui n’est pas brutale mais qui se poursuit inexorablement. Le réalisateur arrive à le montrer de façon touchante, avec un recul et un humour parfois absurde. Claude « oublie » par exemple le décès de sa fille qui vivait en Floride. Ce film doit tout à la performance de Jean Rochefort qui construit le personnage de Claude de nombreuses facettes, émotions et attitudes parfois contradictoires mais qui dans l’ensemble créent une image fidèle d’un homme piégé par sa dépendance à l’autrui. Il en est conscient et sait qu’elle est irréversible. Il est autoritaire, insupportable, diabolique, mesquin et ironique. Il fait souffrir son entourage : les femmes de ménage se relayent, sa fille est malheureuse. Mais en même temps il est émouvant, confiant, incertain et se réfugie de plus en plus dans les illusions et les rêves. Ce qui l’amènera doucement mais inexorablement à une mort paisible."