Hommage à Jean Rouch | Babatu, Trois conseils

L'unique film historique de Jean Rouch dépeint une épopée guerrière du XIXe siècle sur un chef nommé Babatu qui a conquis la terre des Guruns et a prospéré grâce au commerce des esclaves. Basé sur un scénario de l'historien, écrivain et homme politique nigérian Boubou Hama, le film est toujours d'actualité. Le film a été nommé pour la Palme d'or au Festival de Cannes 1976.

En avant-goût de la 18e édition du Festival Afrique en création ou Nous sommes tous Africains, Komba, en coopération avec la FAMU, l'Institut français de Prague, le Département des études romanes de la Faculté des Arts de l'Université de Prague Olomouc et le Centre français de l'Université Palacký Olomouc présente un programme spécial autour de la grande figure du documentaire ethnographique Jean Rouch, animé par Andrea Paganini, spécialiste français de l'œuvre de Jean Rouch.

JEAN ROUCH a grandi dans une famille de scientifiques, d'explorateurs et d'artistes amateurs. Ingénieur civil de formation, le jeune Jean Rouch part en 1941 à Niamey, au Niger, où il devient rapidement ethnographe sous la tutelle de Marcel Griaule et Théodore Monod. Au cours de soixante années de recherches menées principalement dans le cadre du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Jean Rouch a exploré divers questions ethnographiques et anthropologiques. Il s'est d'abord intéressé à la culture des Songhaï du Niger, notamment à leurs rituels liés à la possession, et à la culture des Dogon du Mali. Il s'est intéressé à l'Afrique moderne - l'Afrique des "villes mondiales" telles qu'Abidjan et Accra. Il a été le pionnier des méthodes d'avant-garde. Selon les propres termes de Godard, il a « ratissé les eaux stagnantes du cinéma » avec sa contribution au renouveau des « techniques légères » ou son rôle d'inspirateur de la nouvelle vague. Jean Rouch a occupé de nombreuses fonctions, que ce soit à l'Institut de recherche sur l'Afrique (IFAN) ou à l'UNESCO, à la Cinémathèque française ou aux festivals de Venise, de Ouagadougou ou de Manosque, et a été à l'origine de nombreuses institutions et manifestations qui fonctionnent encore aujourd'hui, de la Commission du film ethnographique à l'association Ateliers Varan.