Kiruna – A Brand New World

(République tchèque, 2018, 86 min)

De Greta Stocklassa

One World

Au-delà du cercle Arctique, la ville de Kiruna, en Suède, va devoir déménager : la mine de fer sur laquelle elle a été construite menace en effet de l'engloutir. Pour continuer l'activité, on a décidé de déplacer la ville de trois kilomètres. De cet étonnant point de départ, Greta Stocklassa tire un film subtil construit autour de trois protagonistes qui doivent, eux aussi, reconstruire leur identité : une lycéenne redécouvre ses origines sami, un jeune réfugié yéménite espère obtenir l'asile, tandis qu'un professeur nostalgique peine à accepter la destruction prochaine de sa ville. Dans le grand hall de la mairie, une fissure rappelle que ses jours sont comptés. Des motifs apparaissent ainsi peu à peu qui dessinent l'inéluctable destin du lieu, au son de l'orgue de l'église – l'un des seuls bâtiments qui sera réellement déplacé et non pas détruit. Comme la mine, géant souterrain caché sous les pieds des habitants, le film creuse patiemment, avec précision et détermination, sapant discrètement la belle organisation des autorités et le lisse consensus populaire tout entier tendu vers le rêve d'une ville plus belle et plus moderne.

Céline Guénot

ENG

The impressive relocation project holds the promise of a new and wonderful future, but it is very painful for a number of the locals. Through the eyes of student Maja, Yemeni refugee Abdalrahman, and ageing teacher Timo, we see a sort of eerie timelessness in the streets and houses soon to vanish; a hiatus filled with hopes of a fresh start as well as the doubts which come with uprooting from familiar surroundings, as departure comes ever closer.